Je prends des douches automatiques.
Doucement mais sûrement, petit à petit, et sans m’en rendre compte, j’ai pris l’habitude d’effectuer les mêmes actions dans le même ordre, entre le moment où j’entre dans ma salle de bain et celui où j’en sors, comme une chorégraphie, que je suis à la perfection, souffrant de très peu de variations : mouvements, déroulement de l’action, timing, le tout se déroulant selon un ordre bien rodé.
Tout cela habité par une étrange absence, absence à mon corps, à mes perceptions, qui plus est, normalement très stimulées dans un tel environnement : sensation du contact et de la température de l’eau, odeur du savon, musique de l’eau qui coule…
Une déconnexion totale de l’instant présent, bien pratique pour penser à autre chose.
Bien sûr cela ne concerne pas uniquement le moment de notre toilette, ce sont toutes ces séquences d’action que l’on a automatisées à force de les effectuer : s’habiller, se coucher, marcher dans la rue… Tout ces moments du quotidien répétés et connus, qu’on finit par concevoir comme étant vides de surprises et d’intérêt.
Pourquoi ? Car notre cerveau fonctionne en grande partie sur le principe de l’économie cognitive, il cherche continuellement à regrouper les informations, créer des raccourcis, des liens, afin de faciliter le traitement et l’émission des informations sensori-motrices. Et notamment en stockant des patterns d’action dans un sous-système de la mémoire à long terme que l’on appelle la mémoire procédurale.
Les schèmes moteurs y sont stockés de façon implicite, ou inconsciente, ce qui permet une automatisation de l’action.
Ceci permettant de libérer des ressources cognitives dans le but de pouvoir faire et penser simultanément, pour être plus efficace, plus rapide, plus performant.
Dans ce cas c’est parfait alors ! Pourquoi vouloir accorder de l’attention à des tâches ennuyeuses et banales en prenant le risque de perdre en efficacité, en performance ?
Car ces instants sont dans nos journées toujours plus rapides, de belles occasions pour nous reconnecter à l’instant présent, si simple soit-il (néanmoins en apparence), d’allouer de nouveau un petit peu de notre attention à nos sensations, notre corps.
De vivre, au lieu de faire, l’occasion de laisser notre esprit se reposer, s’évader quelques instants pour vagabonder comme bon lui semble.
Merci, depuis que je suis tes conseils ma vie prend un autre tournant.
Merci et bravo pour cet article ! Bien pratique